Les 4 urgences cachées qu’il faut savoir reconnaître
Il n’est pas toujours facile de savoir quand une visite d’urgence chez le vétérinaire s’impose.
Parfois, c’est assez clair : convulsions, abattement sévère, paralysie des pattes arrière, …
Parfois, les symptômes sont alarmants mais peu spécifiques et on n’est pas sûr du degré d’inquiétude avoir. Par exemple, un ou deux vomissements, un animal qui “saute” un repas alors qu’il est normalement plutôt gourmand ou qui se mettrait soudainement à boiter en rentrant d’une promenade. Dans ces situations, il est recommandé de consulter un vétérinaire.
Néanmoins il existe des situations urgentes qu’on ne soupçonnerait pas. En effet, ce sont des urgences vitales associées à des symptômes peu inquiétants.
Tentatives improductives de vomissements
Le fait qu’un animal vomisse n’est pas forcément associé à une urgence vitale. Cependant si votre chien essaye de vomir sans y arriver, il faut s’inquiéter !
Ce comportement est en effet assez spécifique du “syndrome de dilatation torsion de l’estomac”.
Comment ça marche ?
Un estomac dilaté (par de la nourriture par exemple, ou de l’air) est à risque de se tordre. Cela peut aussi se produire dans l’autre sens, c-à-d qu’un estomac tordu va se dilater (par du gaz notamment).
Cette torsion bloque les voies d’entrée et de sortie de l’estomac, ce qui explique les tentatives improductives de vomissement, mais également plusieurs vaisseaux sanguins, avec pour conséquence une nécrose de la paroi de l’estomac et un état de choc.
Si rien n’est fait, l’animal meurt en quelques heures. Cette maladie est l’une des urgences les plus extrêmes de la médecine vétérinaire.
Quels animaux sont à risque ?
Cette maladie touche principalement les chiens de grande taille, comme les Dogue Allemands par exemple, et/ou les animaux n’ayant qu’un seul repas par jour, et/ou les chiens faisant un exercice physique après le repas.
Comment diminuer les risques ?
Il est donc conseillé de diviser la ration journalière en deux afin de limiter la quantité ingérée par repas, et donc la distension de l’estomac.
Il faut éviter les exercices physiques et les jeux après un repas.
Une gastropexie (fixation de l’estomac à la paroi abdominale) est possible au moment de la stérilisation par exemple, afin d’éviter les risques éventuels chez les chiens de grande taille.
L’obstruction urinaire
Le fait qu’un animal ne parvient pas à uriner représente également une urgence vitale. En pratique, il est assez rare qu’on vérifie ce qui sort, ou non, de notre animal mais un animal qui ne parvient pas à uriner est un animal qui a envie d’uriner ! Du coup, ce que vous allez plutôt voir est un chien qui se met en position toutes les 2 minutes, ou un chat qui fait des allers-retours très fréquents vers sa litière. C’est dans cette situation qu’il faudra aller voir d’un peu plus près et, le cas échéant, courir chez votre vétérinaire !
Comment ça marche ?
L’obstruction urinaire apparaît lorsque l’urètre est bouché et ne permet donc plus le passage de l’urine. C’est ce qu’on appelle un “globe vésical”.
Quels animaux sont à risque ?
Les obstructions sont beaucoup plus fréquentes chez les chats que chez les chiens.
Le risque est encore plus élevé chez les mâles, vivants à l’intérieur, de nature anxieuse, castrés, d’un certain embonpoint.
Comment diminuer les risques ?
Pour limiter le risque d’obstruction, il est important que votre animal mange une alimentation équilibrée et qu’il soit dans un environnement serein adapté à ses besoins.
Si vous vous posez des questions concernant l’environnement le plus adapté à votre animal, votre vétérinaire sera toujours présent pour y répondre.
Le pyomètre
Comment ça marche ?
Le pyomètre est une infection purulente de l’utérus. Cette maladie apparaît lorsqu’une bactérie parvient à se développer dans l’utérus pendant la période du cycle sexuel durant laquelle il est le plus sensible, 1 à 2 mois après la fin des chaleurs. Il faut donc être attentif durant cette période.
La gravité de la maladie dépend notamment du degré d’ouverture du col utérin. S’il est fermé, le pus ne pourra pas sortir et va donc s’accumuler jusqu’à provoquer la rupture de l’utérus, une septicémie et le décès de l’animal.
Dans ce cas, il n’y a pas d’écoulements vulvaires visibles mais l’animal est dans une atteinte de son état général (abattement, douleur abdominale, inconfort, vomissement, perte d’appétit, …) et l’urgence est assez claire.
Si par contre le col est ouvert, il se peut que vous ne remarquiez pas de grande différence dans le comportement de votre animal. C’est dans cette situation qu’il faut être attentif car il s’agit quand même d’une urgence. En effet, même si le risque de rupture utérine diminue largement, l’infection peut tout de même entraîner une défaillance des reins et causer rapidement la mort de l’animal.
Quels animaux sont à risque ?
Les femelles non stérilisées !
Eviter le risque de pyomètre est d’ailleurs un des arguments en faveur de la stérilisation !
Quand tout semble aller bien après un traumatisme important
Quand un animal subit un choc important (une chute de plusieurs étages, un accident de voiture, …), le plus souvent, il est mal en point et la consultation d’urgence est une évidence.
Les consultations d’urgence que les propriétaires sont susceptibles de manquer sont celles où, après un choc violent, l’animal se relève et semble aller parfaitement bien. Il a peut-être l’air un peu sonné mais son état ne semble pas inquiétant et vous vous dites “ouf, plus de peur que de mal !”.
Malheureusement, il faut bien garder à l’esprit que le plus souvent, les lésions qui sont susceptibles de mettre la vie d’un animal en danger ne sont pas visibles de l’extérieur. Après un choc intense, il y a 3 types de lésions potentiellement mortelles qui peuvent passer inaperçues. Vous devriez donc toujours faire examiner votre animal dans ce cas de figure, même s’il semble aller bien.
1) La rupture de vessie
Si la vessie est pleine au moment de l’impact, elle peut éclater ou se fissurer. L’urine s’accumule donc dans l’abdomen, induisant dès lors une péritonite.
2) Le trauma crânien
Lors d’un choc, le cerveau est secoué trop violemment dans la boîte crânienne. Le premier signe clinique dans ce cas est une baisse de l’état de conscience : l’animal est un peu moins réactif ou un peu plus fatigué.
Ensuite, si la situation continue d’évoluer, des convulsions peuvent apparaître, voire un arrêt respiratoire ou un coma.
3) Les contusions pulmonaires
Une contusion pulmonaire correspond simplement à un hématome du poumon. Cette zone lésée ne participe plus aux échanges gazeux et donc à la respiration. De ce fait, si la zone atteinte est étendue, l’animal pourrait entrer en détresse respiratoire et/ou arrêter de respirer.
Le plus souvent, les premiers signes apparaîtront dans les quelques heures suivant le choc, mais il n’est pas rare que des animaux qui semblent en forme “décompensent” 48 à 72h après l’impact ! Vous comprenez dès lors l’importance de consulter votre vétérinaire après tous traumas !
Source : https://santechienchat.com/les-4-urgences-cachees-quil-faut-savoir-reconnaitre/